Un exemplaire du coran a été piétiné et déchiré vendredi 18 août aux Pays-Bas lors d’une manifestation d’extrême droite devant l’ambassade de Turquie à La Haye, provoquant la colère de dizaines de contre-manifestants. Les autorités néerlandaises avaient condamné cette action au préalable, tout en assurant ne pas avoir les moyens légaux de l’interdire.
Edwin Wagensveld, responsable de la branche néerlandaise du mouvement d’extrême droite Pegida, a sauté sur l’ouvrage considéré comme le plus sacré de l’islam, qu’il a ensuite déchiré, ont constaté des correspondants de l’Agence France-Presse (AFP). Accompagné de deux personnes, l’homme était affublé d’un tee-shirt sur lequel figurait la phrase « L’islam n’est pas mieux que le nazisme ».
La police avait bloqué l’accès de la rue du centre de La Haye où se trouve l’ambassade de Turquie à une cinquantaine de contre-manifestants, qui se sont rabattus sur l’autre côté du canal longeant la représentation d’Ankara aux Pays-Bas.
Lorsque M. Wagensveld a déchiré les pages, une partie de ces contre-manifestants ont jeté des pierres dans sa direction. Au départ de M. Wagensveld, les contre-manifestants ont scandé « Allah akbar » et ont essayé de le rattraper, avant d’en être empêchés par une vingtaine de policiers munis de bâtons et de boucliers.
Corans brûlés en Suède et au Danemark
La ministre de la justice, Dilan Yesilgöz, citée vendredi matin par l’agence de presse néerlandaise ANP, avait qualifié d’« assez primitif et pathétique » le fait de détruire ou de brûler un livre. « C’est autorisé dans notre pays, vous avez cette liberté », a-t-elle toutefois ajouté. Selon Mme Yesilgöz, un éventuel attentat terroriste en représailles à la destruction d’un coran est une menace dont il faut tenir compte.
« Le conseil communal de La Haye est responsable d’une ville respectueuse et inclusive et se distancie des comportements qui n’y contribuent pas », a déclaré le maire de La Haye, Jan van Zanen dans un communiqué transmis vendredi matin à l’AFP, en précisant que la législation néerlandaise ne lui permettait pas d’interdire l’événement.
Le dirigeant du parti d’extrême droite PVV, Geert Wilders, a apporté son soutien à l’action de Pegida sur X (anciennement Twitter). A la fin de janvier, M. Wagensveld avait été filmé en train de mener le même type de manifestation, devant le Parlement néerlandais.
A la fin de juillet, deux hommes ont mis le feu à un exemplaire du coran devant le Parlement de Stockholm. Des actions similaires ont également eu lieu cette année au Danemark. Ces incidents ont provoqué des condamnations et des troubles dans plusieurs pays musulmans. En réaction, la Suède a décidé jeudi de relever son niveau d’alerte terroriste.