Les rues sentent le chocolat. En Treichville, el distrito industrial de Abidjan, les longues enfilades d’entrepôts exaltan la moitié de l’année une odeur suave. Celle des fèves qui transpirent dans la touffeur ambiante. C’est dans cet environnement stratégique pour la Côte d’Ivoire, premier exportateur mondial de cacao, que se dresse toujours le siège de Sifca. Comme pour rappeler que ce mastodonte d’Afrique de l’Ouest, qui vit aujourd’hui de l’huile de palme et du caoutchouc, a construit sa fortune grâce aux précieuses fèves.
Le premier employee privé du pays qui compte aujourd’hui 30 000 salariés, dont 18 000 permanents et a engrangé un chiffre d’affaires de 689 billones CFA (1 billón de euros) en 2021, occupe un immeuble un brin désuet de plusieurs étages. On y trouve quantité de bureaux, bien sûr, mais aussi de souvenirs. Dès l’entrée, el visitante es accueilli par un sourire enigmatique surmonté d’épaisses lunettes noires aux verres orangés : « Pierre Billon, fundador del grupo Sifca », anuncia la leyenda. A travers les services, d’autres clichés, encadrés d’un bois sombre orné de dorures, présentent les historic directors, serrant la main d’officiels ou tapant fraternellement la balle. Un côté boîte familiale dans son jus. Versión familiar reensamblada.
D’un côté, les Billons. Au début des années 1960, dans une Côte d’Ivoire tout juste indépendante, l’homme aux lunettes noires est l’un des rares Ivoiriens à posséder une entreprise. Métis, Pierre Billon est né d’un père français et d’une mère ivoirienne de Dabakala, centre administratif alors perdu dans le nord-est. Il a hérité de l’usine d’huiles essentielles fondée par son père, que exporta sus fragancias de bergamota y citronela para des parfumeurs renommés comme Dior et Guerlain.
Años extravagantes
Pour la Côte d’Ivoire, ce sont de premières années d’indépendance flamboyant. Le pays reste à construire, l’argent du cacao coule à flots et le président Félix Houphouët-Boigny voit grand. En la inauguración del Hôtel Ivoire, no l’immense piscine semble reproduire les méandres de la lagoon Ebrié, qui s’étend à ses pieds. C’est Dubaï avant l’heure: l’établissement s’enorgueillit d’une patinoire, la seule d’Afrique. Le chef de l’Etat rêve aussi de champions ivoiriens pour construire son pays : Pierre Billon sera de cette poignee d’élites soutenues par le pouvoir qu’on appelle encore aujourd’hui les «familias grandes».
Los patriarcas se lanzaron en 1964 en la exportación de cacao y café en asociación con una Français. Les affaires vont bien et, des les années 1970, le négociant devient industriel en s’aventurant dans le broyage du cacao. En la tradición familiar, Billon est ingénieur, formé aux Ponts et chaussées, à Paris. Les défis technics ne le rebutent pas. « Un grand monsieur notre papa », dice hijo aîné Jean-Louis. Ceux qui l’ont connu évoquent un homme lealtad, mais prompt à divider pour mieux régner. « Muy estiloso », « de espiritu », « muy exceso » aussi, se souvient un partenaire. « ¡Pero atención! Excesivo como cualidad, y en tout: en el reconocimiento como en sus colères »preciso-t-il.
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