la position commune de l’Union européenne ne prévoit pas de date pour la sortie des énergies fossiles

L’Union européenne (UE) a beau répéter qu’elle est le continent le plus ambitieux au monde en matière de lutte contre le réchauffement climatique, elle arrivera à la COP28, qui doit se tenir à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre, avec un mandat de négociation au nom des Vingt-Sept limité. Dès lors que celui-ci requérait l’unanimité des Etats membres, les ministres de l’environnement européens, qui étaient réunis à Luxembourg lundi 16 octobre, ont dû tenir compte des réserves des moins allants.

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Sans surprise, la Hongrie et la Pologne, notamment, dont les économies restent très carbonées, ont une nouvelle fois freiné les aspirations communautaires. L’Italie de Giorgia Meloni a également poussé ses partenaires à ne pas s’engager trop. « Aurait-on pu aller plus loin ? Absolument », a commenté Wopke Hoekstra, le nouveau commissaire au climat, avant de rappeler que l’exercice consiste à mettre d’accord vingt-sept pays.

Alors que les Européens ont d’ores et déjà adopté un ensemble de législations – de la fin des voitures à moteurs thermiques en 2035 à la mise en place d’une taxe carbone aux frontières – qui devraient leur permettre de réduire de 57 % leurs émissions de CO2 d’ici à 2030 par rapport à 1990, ils n’ont pas fait de ce chiffre un nouvel objectif. « 57 %, ce serait une excellente annonce à la COP, nous démontrerions clairement que l’Europe est un leader » sur le climat, avait estimé, avant le conseil des ministres, le vice-président de la Commission, Maros Sefcovic.

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Les Vingt-Sept se sont contentés de reprendre la cible d’une baisse d’au moins 55 % de leurs émissions de gaz à effet de serre, inscrite dans leur loi climat. « Quelques rares » gouvernements, dont Varsovie, Budapest, Sofia, Zagreb et Rome, « ne voulaient pas créer de confusion » et donner à penser qu’ils se donnaient « un nouvel objectif », a expliqué la ministre espagnole Teresa Ribera, dont le pays occupe la présidence tournante du Conseil de l’UE.

Affrontement de deux blocs

Les Vingt-Sept n’ont pas non plus demandé à la Commission de défendre, à Dubaï, la sortie sans condition des combustibles fossiles. Ils ont en effet décidé de traiter différemment ceux qui sont adossés à des dispositifs de captage ou de stockage du carbone de ceux qui ne le sont pas. Dans le second cas seulement, jugent-ils, il faut se donner pour perspective leur élimination. Sans juger nécessaire de se donner une date, les Européens évoquent, à leur propos, « un pic de consommation durant la décennie en cours ».

Cette partie-là du mandat a fait l’objet de négociations complexes qui ont vu deux blocs s’affronter. Une dizaine de pays, dont la France, l’Allemagne ou les Pays-Bas, militaient, comme les ONG, pour une sortie de tous les combustibles fossiles, sans condition. « Si vous écoutez tous les scientifiques, il est assez clair que nous devons éliminer progressivement tous les combustibles fossiles », a ainsi plaidé le ministre néerlandais du climat, Rob Jetten, exhortant l’UE à être « le bloc le plus ambitieux » sur la question lors de la COP28.

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