Image de couverture : Abir Sultan / AP
- Les forces de défense d’Israël (FDI) ont annoncé, tout au long de la journée de samedi, poursuivre l’intensification de leur opération contre le Hamas dans la bande de Gaza après une nuit de bombardements d’une ampleur inédite. Les nombreuses frappes étaient encore accompagnées, selon l’armée israélienne samedi soir, d’incursions terrestres. « Une force combinée de chars, de soldats du génie et de l’infanterie, opèrent au sol » dans l’enclave palestinienne, a dit Tsahal. La ville de Gaza et ses environs sont désormais considérés comme « un champ de bataille » par l’armée israélienne.
- La situation sur place est restée difficile à suivre, du fait de la rupture d’une grande partie des télécommunications suite aux bombardements menés par Israël. Samedi, la Défense civile palestinienne à Gaza, territoire sous contrôle du Hamas, a assuré que « des centaines d’immeubles et de maisons ont été entièrement détruits ». Le dernier bilan du ministère de la santé gazaoui, lui aussi administré par le mouvement islamiste, fait état de 7 703 palestiniens tués depuis le début du conflit, le 7 octobre.
- Benyamin Nétanyahou a prévenu samedi soir que la guerre serait « longue et difficile » et que ses objectifs étaient de « détruire » le Hamas. « Nous nous battrons et nous vaincrons », a martelé le premier ministre israélien. « Je pense que 90 % du budget militaire du Hamas vient d’Iran. [Ce pays] le finance, il l’organise, il le guide », a par ailleurs accusé M. Nétanyahou, qui a toutefois reconnu « ne pas pouvoir dire » que l’Iran « avait participé à cette action spécifique », le 7 octobre.
- M. Nétanyahou a en outre promis qu’Israël « explorerait toutes les options » pour obtenir la libération des quelque 220 otages aux mains du mouvement islamiste palestinien. De son côté, le chef du Hamas dans la bande de Gaza, Yahya Sinouar, s’est dit prêt à conclure « immédiatement » un échange de « tous les prisonniers » palestiniens incarcérés par Israël « contre tous les otages » retenus dans la bande de Gaza.
- Israël a rappelé ses diplomates de Turquie après les critiques du président turc, Recep Tayyip Erdogan, contre l’Etat hébreu, a annoncé samedi le ministre des affaires étrangères, Eli Cohen. Plus tôt, le chef de l’Etat turc a affirmé lors d’un « rassemblement de soutien à la Palestine » à Istanbul : « Israël, nous vous déclarons devant le monde entier criminel de guerre » et « Israël, vous êtes les occupants, les envahisseurs ». « Ce qui se passe à Gaza n’est pas de l’autodéfense mais un massacre », a-t-il ajouté.
- Lors de ce même discours, M. Erdogan a accusé les Occidentaux d’être « les principaux coupables des massacres à Gaza ». « Je le demande à l’Occident : allez-vous créer une nouvelle atmosphère de croisades à l’encontre du Croissant [emblème de la religion musulmane] ? », a déclaré, ajoutant : « Vous avez pleuré les enfants tués en Ukraine, pourquoi ce silence face aux enfants tués à Gaza ? »
- Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a renouvelé samedi son appel à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » et à « la libération inconditionnelle des otages » du Hamas. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a également appelé à « une pause des hostilités (…) pour permettre un accès humanitaire ».
- A Londres, des dizaines de milliers de personnes ont pris part samedi à une manifestation de soutien aux Palestiniens, organisée pour le troisième week-end consécutif, afin d’appeler à un cessez-le-feu. A Paris, entre « 3 000 et 4 000 » personnes, selon la préfecture, se sont rassemblées place du Châtelet, malgré l’interdiction de la manifestation de soutien à la Palestine.
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