Au Balouchistan, un attentat meurtrier ensanglante une procession religieuse

Au Balouchistan, un attentat meurtrier ensanglante une procession religieuse

Le Pakistan fêtait, vendredi 29 septembre, l’anniversaire de la naissance du prophète Mahomet. Comme dans la plupart des villes du pays, de nombreux fidèles s’étaient rassemblés en ce jour férié, près de la mosquée de Madina, à Mastung, dans la province du Balouchistan, non loin de la frontière afghane. En fin de matinée, vers midi, quelque 500 personnes étaient en train de se regrouper pour une procession.

C’est ce moment-là qu’a choisi un kamikaze pour se faire exploser à proximité de la mosquée et provoquer le maximum de victimes civiles. Le dernier bilan fait état de 53 personnes tuées, parmi lesquelles des enfants, et de plus de 70 blessées, dont certaines dans un état critique. Les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux témoignent de la violence de la scène, montrant un amas de chaussures, de sang, de corps recouverts de draps et de blessés évacués par les secouristes.

Les autorités avaient placé la police en état d’alerte maximale, redoutant un nouveau drame à l’occasion de cette fête du Mawlid. Le président Arif Alvi et le premier ministre intérimaire Anwar ul-Haq Kakar avaient appelé à l’unité.

Le Pakistan est plongé dans une crise sécuritaire depuis le retour des talibans en Afghanistan en 2021. Vendredi, une autre explosion a également détruit une mosquée à Hangu, dans la province de Khyber Pakhtunkhwa, dans le nord-ouest du pays, tuant au moins cinq personnes et en blessant sept autres. Les lieux de culte sont devenus les cibles privilégiées des terroristes.

Insurrection de faible intensité

Les attentats de Mastung et de Hangu n’ont pas été revendiqués. Les talibans pakistanais, Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP), cette organisation terroriste qui regroupe des groupes islamistes sunnites radicaux et qui a multiplié les attaques depuis 2022 et la fin du cessez-le-feu entre le gouvernement, ont nié toute implication.

Les soupçons se portent sur la filiale régionale du groupe Etat islamique (EI). Le 14 septembre, l’EI avait déjà visé, à Mastung, le convoi d’un haut responsable d’un parti politique taliban pro-afghan. La bombe avait blessé 11 personnes. L’organisation djihadiste est également responsable d’un attentat-suicide en juillet, l’un des plus sanglants, qui avait fait 54 morts lors d’un rassemblement électoral du parti conservateur islamique Jamiat Ulema-e-Islami-Fazal (JUI-F), membre de la coalition gouvernementale, dans la ville de Khar, dans le nord-ouest du Pakistan.

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Ce type d’attentat suicide contre des populations civiles n’est pas habituel dans cette région dont est issu le premier ministre intérimaire. Situé à l’extrême sud, face à l’Iran, mais aussi à l’Afghansistan, refuge des terroristes, le Balouchistan est secoué par une vieille insurrection de faible intensité qui revendique l’indépendance et mène des attaques dirigées contre l’armée, les responsables politiques et plus récemment contre les investisseurs chinois.

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